Depuis plus de six décennies, l’histoire de carrefour s’écrit comme un roman d’innovation et d’audace. Tout commence dans les Alpes françaises, lorsque quelques commerçants observent le foisonnement du libre-service outre-Atlantique : ils y voient la promesse d’un commerce plus rapide, plus vaste et moins cher. En 1960, le premier supermarché ouvre ses portes à Annecy dans une ancienne salle de bal. Les rayons s’y garnissent de produits qu’on saisit soi-même, les prix sont affichés noir sur blanc, la caisse enregistreuse tinte sans relâche. Au bout d’un mois, l’équipe doit doubler les horaires de livraison pour suivre le flux de clients fascinés par cette nouvelle façon de faire les courses.

Trois ans plus tard, l’enseigne frappe un grand coup : à Sainte-Geneviève-des-Bois naît le premier hypermarché d’Europe. Sur 2 500 m² – une démesure pour l’époque – l’alimentaire côtoie l’électroménager, le textile et même le matériel de camping. Les parkings gratuits invitent les familles à venir en voiture ; le célèbre logo tricolore devient vite un repère visuel sur les départementales. À partir de ce moment, la marque ne cesse d’élargir son terrain de jeu : fusion en 1999 avec un concurrent historique, percée spectaculaire en Amérique latine, puis virage numérique au début des années 2010.

Repères clés :

• 1960 : premier supermarché  » tout en libre-service  » en Haute-Savoie.
• 1963 : invention du concept d’hypermarché, modèle ensuite exporté dans quarante pays.
• 1976 : arrivée des  » produits libres « , ancêtres de la MDD actuelle.
• 2004 : lancement du service Drive, commande en ligne et retrait en voiture.
• 2020-2024 : accélération e-commerce ; partenariats IA pour affiner la logistique durable.

Au-delà des dates, l’entreprise s’est forgé une culture orientée vers la proximité : elle crée des formats de quartier, soutient le bio local et initie un vaste programme  » Moins de carbone « . Les magasins de proximité, souvent franchisés, maillent les centres-villes tandis que les hypermarchés se réinventent en lieux de vie : corners de restauration, bornes de recharge, ateliers DIY. Cette adaptation permanente explique qu’en 2024 le groupe fédère plus de 320 000 collaborateurs et sert 80 millions de clients hebdomadaires. Son avenir ? Conjuguer technologie et sobriété : dark-stores urbains pour la livraison rapide, blockchain pour la traçabilité des fruits, panneaux solaires sur les toits des entrepôts. Une évolution fidèle à l’esprit pionnier de ses débuts : rendre la consommation plus simple, plus sûre et plus responsable.